Les 1000 premiers jours de la vie

L’importance des 1 000 premiers jours

Les 1 000 premiers jours est un concept qui fait référence à la période allant de la conception in utero de l'enfant à l'âge de 2 ans. Au cours de cette période très cruciale, le cerveau se développe plus vite qu'à tout autre moment de la vie (70 à 80% des connexions neuronales d'un individu se font avant l'âge de 2 ans). Un nombre important de facteurs influencent cette période, notamment la santé maternelle et les facteurs socio-économiques mais ici nous nous attarderons sur la nutrition qui fournit les éléments constitutifs des habiletés motrices, des capacités cognitives, et du développement social, émotionnel et intellectuel d'un enfant, ce qui aura un impact sur sa réussite à l'école et sur ses opportunités professionnelle et économique dans sa vie future.

UNITLIFE finance des projets en Afrique et en Asie du Sud-Est. Il est à noter que les éléments ci-dessous ont été développés sur la base des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé pour ces régions géographiques.

Les 1 000 premiers jours et le retard de croissance

Le développement du cerveau commence 16 jours après la conception et se développe tout au long de la grossesse à une vitesse incroyable ! A la 4e semaine de grossesse, le cerveau compte environ 10 000 cellules, à la 24e semaine, il en contient 10 milliards. Puis, il prend une forme plus mature à 7 mois de gestation.

Les protéines, les graisses, le zinc, le fer, la vitamine B9 et l'iode sont nécessaires à la création neuronale, à la formation des neurones et des synapses. Un apport insuffisant de ces nutriments et micronutriments pourrait nuire au processus neurodéveloppemental. Sans cela, le bébé à naître pourrait connaître des risques de retards de développement, de malformations congénitales et de déficits cognitifs.

Durant la grossesse, la nutrition que la mère donne au fœtus par le biais de son alimentation est l’élément majeur qui alimente une grande partie de cette incroyable transformation. Si celle-ci vient à manquer en nutriments, il existe également un plus grand risque pour son bébé à naître d’avoir une taille qui évoluera moins vite que la moyenne.

Enfin, l’allaitement joue aussi un rôle important pour le développement cognitif. Pour plus d’info : voir la malnutrition chronique


1. L’alimentation durant la grossesse

Il est important de comprendre qu’il n’est pas nécessaire de manger 2 fois plus, juste 120 calories supplémentaires par jour suffisent. La chose la plus importante est d’essayer d’avoir une alimentation diversifiée. Des fruits, des légumes, pour les vitamines et minéraux (bien les laver et éviter le soja). Des féculents, des céréales, pour un apport en énergie, pour la croissance du fœtus et pour certaines vitamines du groupe B et certains minéraux. Des produits laitiers, pour des protéines de bonne qualité, du phosphore et du calcium (à éviter : le lait cru, la croûte des fromages). De la viande, du poisson, des œufs, pour des protéines d’excellente qualité, du fer héminique, du zinc et de la vitamine B12 (bien tout cuire, éviter le poisson et la viande cru ou fumé). Des graines et des noix, pour leur richesse en nutriments et leurs apports en bonnes graisses qui sont importantes pour le développement du cerveau.

2. De la naissance à 6 mois, du lait, rien que du lait

Que ce soit l’allaitement ou le biberon, jusqu’à ses 6 mois, un enfant ne doit prendre que du lait et rien d’autre. Allaiter est le moyen le plus naturel de débuter une alimentation saine. Suivants les recommandations de l’OMS, nous prônons l’allaitement jusqu’aux 6 mois de l’enfant autant que possible. Une alimentation variée et diversifiée de la maman est très importante car elle va largement influencer la composition du lait maternel donné ensuite à l’enfant.

A ce stade de la vie, le cerveau du bébé peut former 1 000 connexions neuronales par seconde et le lait maternel est l’aliment parfait pour assurer un tel développement. Dans la mesure du possible, il est recommandé que les nourrissons nourris au sein reçoivent une complémentation en vitamine D, en vitamine K1 et en Fer.

Le lait maternel contient une excellente quantité d’acides gras insaturés, comme le DHA. Ils sont nécessaires au développement des neurones et du système nerveux de l’enfant. Ils permettent aussi à ce dernier un bon développement de sa vision, surtout durant les premiers mois de sa vie. A ce stade, il ne peut pas encore créer d’acides gras insaturés, il a donc besoin de les absorber via son alimentation.

3. De 6 mois à 1 an, le bébé commence à mâcher

Avec l'apparition de la dentition, diversifier l’alimentation du bébé est quelque chose de primordial afin de répondre à ses besoins nutritionnels et éviter la malnutrition chronique.
En cette période, l'apport en oméga 3 du lait maternel devient insuffisant (surtout les besoins en EPA et DHA), or son intérêt pour le développement du cerveau du bébé est capital. Afin de permettre une couverture optimale de ses besoins, il est recommandé la consommation de poisson une à deux fois par semaine (sous la forme qu’il convient pour le petit).

À partir de 6/8 mois, il est important de proposer progressivement de nouvelles textures à l’enfant. Il va ainsi pouvoir développer ses capacités à bien mâcher.

Il est conseillé d’introduire une seule nouvelle texture par repas. Si des bouillies sont données, les recettes, la consistance et la taille des morceaux changent d’une bouillie à l’autre.

Vers 7-9 mois, le bébé peut éventuellement commencer à se déplacer et une alimentation riche en calcium reste essentielle afin d’optimiser le développement de son ossature.

4. De 1 an à 2 ans, le bébé mange presque comme les grands

A 1 an, la taille du cerveau de l’enfant est multipliée par trois. Presque toutes ses dents sont sorties.

Peu à peu, l’enfant va manger presque la même chose que les adultes, en quantités adaptées à son âge.
Jusqu’au 2 ans, il est établi que 50 % à 75 % de la nourriture ingérée, par la mère durant la grossesse puis par le bébé ensuite, est utilisée pour fournir de l’énergie au cerveau de l’enfant.

Durant cette période, il est préférable de continuer à donner beaucoup de lait.

A partir de 1 an, même si l’enfant mange d’autres produits laitiers, il a toujours besoin de boire du lait (500ml environ par jour).

L’allaitement maternel est toujours possible. Pour certaines régions, l’OMS le recommande jusqu’aux 2 ans.

Des céréales ou féculents, peuvent être proposés à chaque repas et il sera important durant cette période de favoriser la découverte de nouveaux goûts, de nouvelles saveurs et de nouvelles textures.